Le 1er Janvier, je suis allé marcher sur un chemin de montagne enneigé.
Au bout d’un moment, je me suis arrêté.
Car il y avait ce silence, vraiment particulier, d’un premier janvier. Quelque chose de neuf…
Et cela accentuait encore d’avantage l’impression de pureté, qu’offrait la montagne.
L’attente de rien de spécial. L’immobilité. Le temps lent…
Et les milles petites présences, qui apparaissent et disparaissent, au gré des instants: Le chuintement à peine perceptible de la neige, chutant d’une branche de sapin. Le rayon pâle du soleil se reflétant sur le champ de neige là-bas, lorsque le nuage glisse et s’en va. Le chant d’un oiseau.
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Puis j’ai repris ma marche, dans le craquement de mes pas.
Et j’ai pensé à cet ami qui me demandait des détails sur l’auto-hypnose: « Comment tu fais? ».
Comment lui expliquer au plus simple et au plus concret?
Alors la fin de l’année, et la nouvelle année, ont résonné comme une métaphore.
« Et lorsque tu imagines cet instant, que tu es en train de vivre, comme ton dernier instant à vivre… comment veux-tu le vivre? »
Et, là, en ce premier jour de l’année, je fais l’expérience. L’instant que je suis en train de vivre, je veux le vivre comme mon dernier instant…
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Alors, s’en vont de moi des pensées futiles.
S’en vont de moi des questions à propos du futur.
S’en vont de moi des tentatives de résoudre, ou comprendre, des évènements du passé.
S’en vont de moi tout ce qui n’est pas résolu avec ceux que j’aime.
S’en va l’inutile.
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Reste l’amour que je leur porte.
Reste l’essence de la présence.
Reste mes perceptions sensorielles.
Reste comment je vis le monde qui m’entoure: Le rayon du soleil. Le reflet sur la neige. Le silence où chante l’oiseau. L’odeur de la forêt…
Sa présence, curieusement, comme presque attentive. Ou, aussi bien, indifférente.
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Et je découvre alors quelque chose que je n’avais encore jamais remarqué.
Sous un certain angle de la lumière, le scintillement de la neige apparait – scintille – disparait, en révélant une lumière colorée: bleue, verte, orange, rouge, jaune, pourpre, violette… faite à chaque fois d’une nuance unique. La neige scintille comme un arc-en-ciel.
La richesse et la complexité du monde, ici et maintenant, n’ont pas de limite!
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Voilà l’essence de l’auto-hypnose.
Le tri de l’attention. Son orientation sur l’essentiel. La possibilité de se relier à ses ressources sensorielles et affectives. Et celle de redécouvrir sa faculté d’apprendre du monde, et de soi, quelque chose de neuf.
Puis à partir de cet état d’esprit particulier, voir d’un regard neuf comment envisager son futur… Car j’ai un futur!
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Le silence n’était plus seulement à l’extérieur, il était aussi à l’intérieur.
Et au delà de l’auto-hypnose, c’est comme cela que j’en suis venu à nous souhaiter, pour l’année nouvelle, un tel silence: celui dans lequel peut résonner les mots qui s’accordent à ce silence.
Meilleurs voeux pour 2024!